Cher amis lecteur, ceci est un avertissement.
La lecture que vous allez suivre ci-après peu heurter la sensibilité des plus jeunes.
En effet, nous entrons dans un itinéraire à risque, où l'auteur que je suis ne pourra se permettre de ménager ses sentiments afin de faire passer tout le vrai de sa sensibilité au lecteur averti (que vous êtes désormais).
De même, ce sentier présente des paysages vertigineux et nécessite de la part des randonneurs la plus grande prudence.
De ce pas, allons-y, lançons-nous ! !
L'itinéraire de la via-ferrata " Escale à Peille "se compose de quatre parcours distincts.
1. Le Baous de caster.
C'est le premier parcours de la via-ferrata implanté au pied du village, est imprégné d'une forte ambiance hydraulique engendrée par la proximité du vallon de Faquin (altitude de départ de la via-ferrata : 515m).
Il débute en rive gauche, en contrebas de la chapelle Saint Jean Batiste construite sous un énorme rocher probablement au début du XVIII siècle, par une première passerelle en câble métallique (d'une portée de 30 mètres) franchissant un cours d'eau au régime capricieux.
Pour l'instant, cher lecteur, vous ne pourrez pas vous vanter d'avoir fait le plus difficile de la via, car vous n'aurez franchit jusqu'alors qu'un maigre sentier ou même le matériel n'est pas d'une nécessité absolue.
C'est après la passerelle que tout se corse.
Le parcours se développe dans les belles falaises méridionales (dominées par le palais de Lascaris) et orientale (ou se dressait l'ancien château et le poste de guet) de la rive droite du torrent.
Vous passerez un petit dévers sympathique ou vous accrocherez non seulement vos baudriers mais aussi votre cœur, et vous évoluerez a quelques 300 mètres au dessus du vide, avec en image au bas, le torrent et sa dense végétation amazo-azuréenne.
Le terme de ce parcours sera une seconde passerelle qui, en soi, ne devrait pas être plus impressionnante que la première.
Néanmoins, elle offre un moment fort en mariant la traversée aérienne dans une gorge imposante, à une spectaculaire vision panoramique sur le village médiéval à gauche, et sur la profonde vallée à droite.
Les moins courageux pourront démissionner avant cette épreuve par une voie échappatoire qui court vert le jardin municipal, un peu en contre-haut du départ de la passerelle.
2. Le parcours Barma de la Sié.
On continue l'évolution du trajet sur la paroi se trouvant en face de la précédente.
La fatigue ne doit pas ici commencer à se faire sentir, car l'épreuve devient physique jusqu'au prochain échappatoire.
On passera toujours à flanc de falaise, et visiblement rien ne laisse paraître à plus de difficulté que notre ascension précédente. Ne vous y fiez pas, de nombreux dévers viendront agrémenter l'ascension .
Nous longeons à ce moment la route départementale qui se trouve quelques mètres au dessus, sans possibilité d'accès au grand dam des plus fatigués, qui devront attendre l'échappatoire au dessus du tunnel malgré un but qui semble si proche.
Décourageant ! ! !
Pause permise à cet échappatoire car la place ne manque pas.
Nous sommes déjà à mi-course, mais tenez bon cher lecteur, car le plus intéressant reste à faire, même si vous vous êtes régalé dans les parcours passés.
Nous nous retrouvons alors de l'autre côté de la route départementale, et nous n'attendrons pas longtemps avant de voir apparaître le premier pont de singe, permettant d'enjamber d'une manière épurée une brèche de la paroi.
Nous entamons alors une progression en descente le long de la paroi, ce qui nous permet de faire reposer un tantinet nos bras, mais ce qui nous permet surtout de découvrir une originalité des via-ferrata…
Le terme de cette descente sera une ambiance souterraine dans les grottes murées qui ont servi d'abris-refuge troglodytiques dès le Néolithique aux premiers habitants du territoire de Peille, ainsi que probablement à des périodes plus récentes lors des tremblements de terre qui détruisirent une partie du village notamment au XVI° siècle.
Au niveau de la grotte la plus orientale de la Barma de la Sié, deux parcours de la via-ferrata sont aménagés dans l'imposante falaise occidentale de la Cime de la Morgelle où prédomine la composante verticale (altitude au sommet de la via-ferrata 700 m.) ; il s'agit des parcours dénommés " Surplomb de la Justice " et " Dalle de la Morgelle ", a choisir en fonction de son état de fatigue et de son appréhension au vide.
3. Le parcours dit " Surplomb de la Justice ".
C'est le plus engagé des deux parcours.
A réserver à un public averti.
Un long filet est dressé au droit de la voûte de la grotte, et vous permet de franchir face au vide, une zone largement surplombante, et de progresser dans une atmosphère particulière aux grandes verticales, mélange subtil de soleil, de roc, d'azur et d'adrénaline !
En partie sommitale, ce parcours rejoint le parcours de la Dalle de la Morgelle à flanc de parois.
Mais oh surprise, sur une paroi aussi lisse que le crâne d'un prêtre tibétain, aucun équipement n'apparaît pour le positionnement des pieds… Budget à tenir ou goût du risque ? En tous les cas, cette progression dans le vide tout à la force des bras vous laisse un souvenir inoubliable ! !
4. Le parcours de la " Dalle de la Morgelle ".
A défaut, et pour les moins téméraires, tout a été pensé.
Ce parcours demande un effort physique moins soutenu, et permet de s 'élever dans la paroi tout en observant à loisir les randonneurs progressant sur le parcours parallèle du Surplomb de la Justice.
Il est à noter que l'esthétique de ce parcours semble également être grande, bien que l'aménagement soit plus classique que la zone voisine des surplombs.
Les deux parcours se rejoignent avant le franchissement d'un dernier pont de singe qui favorise une contemplation vertigineuse du littoral.
Vous arriverez sur l'emplacement de l'ancien gibet, terme de notre via-ferrata.
Ce lieu de supplice édifié en crête de la paroi était visible depuis les fenêtres du tribunal de Basse et Haute juridiction de la cité consulaire de Peille, et ainsi au moyen age, de son palais, le juge mage pouvait s'assurer directement de la bonne exécution des sentences de mort.
Vous redescendrez alors par le sentier " des pendus ", jusqu'au parking de la via-ferrata.
MON AVIS VOUS INTERESSE ?
La via-ferrata de Peille est courte comparée à celle de la Colmiane, mais intense et technique.
Ce n'est pas parce que c'est une via ferrata côtière et de proximité que l'on doit se dire que c'est une via-ferrata facile.
Pour les débutants et les gens qui ont une appréhension, il semblerait qu'il soit plus judicieux de commencer par une via-ferrata telle que la Colmiane, quitte à ne pas la faire dans son intégralité puisqu'elle met à l'épreuve l'endurance des individus, puis de venir à Peille ensuite pour en apprécier toutes les saveurs…
En tous les cas, c'est une randonnée extraordinaire et qu'on ne se lasse pas d'entreprendre.
Plan de la randonnée
LES CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Sentier d'aller : dénivellation 65m ; temps 10 min.
Sentier retour : dénivellation 100m ; temps : 15 min
Longueur totale des aménagements : environ 600 m.
Dénivellation totale de la via-ferrata : 220 m.
Temps des itinéraires :
Parcours Baous de Caster : 0h45
Parcours Barma de la Sié : 0h50
Parcours Surplomb de la Justice : 0h45
Parcours Dalle de la Morgelle : 0h45
|
